fin 1966, début 1967 …
… avec les Scouts Pionniers de la 1ère Le Mans
12 pionniers + 16 amis = 28 copains heureux d’accueillir ou heureux d’être reçus.
A la Soirée Contact dans local décoré de photos d’André GAUTIER, musique, chants, jeux, 200 crêpes, etc., l’ambiance est sous pression. Après avoir fait circuler des vues d’animaux ; les cartes sont étalées sur la table, et l’on expose les projets aux invités, les questions fusent de tous cotés, surtout sur le sanglier qui passe pour un animal insociable (chargeant tout ce qu’il voit pour certains… ne voyant strictement rien pour d’autres… A chacun de choisir !…). les espoirs de voir cerfs, biches, chevreuils, apparaissent… puis on se sépare gonflé à bloc sur un dernier chant…
Le samedi suivant, les sacs bourrés, guitares sur le dos et flûtes dans la poche, on embarque dans le car, la musique se met en action, des chants yé-yé aux vieilles berceuses… Quarante-cinq minutes après le départ, le chauffeur nous annonce qu’il ne peut rouler sur les routes forestières ; on décide donc de couper à pied à travers bois, en repérant l’itinéraire à la boussole et sur nos cartes. Premier contact avec la forêt : positif ! L’aventure pas comme les autres, tout à fait nouvelle pour certains est lancée. Enfin, vers 10 heures (22h – ndlr), nous arrivons « affamés » à la Grande Viollière… deux cuisiniers arrivés en fin d’après-midi ont préparé le repas et installé le feu. Le diner tardif… se passe de commentaire : d’ailleurs, il y en eut peu !…
On termine par une veillée autour du feu, tout en se préparant pour la nuit ! Planches, paille, vieilles couvertures sont installées pour se protéger du sol, puis le calme se fait… enfin… calme tout à fait relatif. Rz, Rz, Rz, Rz, Rz, BOUM ! Une CHAUSSURE. Aie !… Rz, Rz, Rz, Rz, enfin à 6 heures tout le monde est debout. Le temps d’avaler un chocolat et, par groupes de deux ou trois, douze équipes vont découvrir la vie de la forêt avant que le coq ne chante. Vingt-huit copains vont découvrir le calme dans l’affrontement de l’obscurité et de l’inconnu ; vingt-huit copains vont rechercher en commun des signes de vie, des traces d’animaux. Une bande de camarades va s’apercevoir que le silence est souvent plus éloquent que les paroles pour exprimer l’amitié.
Sur douze groupes, dix verront cerfs, biches, chevreuils ; une équipe surtout vivra un moment intense, en de ces moments où l’on aimerait bien se trouver ailleurs mais qui procure de grandes joies, lorsque la peur est passée. En effet, une harde de sangliers déboucha juste devant eux ; on se demande ce qui les empêcha de prendre des photos ; mais, à ce qu’il parait, leurs membres se raidirent et leur respiration se bloqua pendant un certain temps… à suivre… A 9 heures 30, le moral du Boom est au fond de la gamelle et dans les grandes tartines ; les yeux pétillent, la joie est au beau fixe.
Pour terminer la matinée on lance un grand jeu où espions et gendarmes dans un dernier sursaut, donneront le maximum, se poursuivant à travers la forêt. Après un gros repas, la journée se termine par une messe dans le relais de chasse…
Vers 16 heures, vingt-huit camarades fatigués, du chocolat sur le bord des lèvres, de la terre sur les mains, heureux d’avoir jeté le masque pendant 24 heures en découvrant la véritable amitié dans la simplicité de la nature, se séparent joyeux d’avoir donné le maximum.
Pour la 1ère Le Mans, ce n’est pas un Boom d’une journée, mais un BOOOoooooom pour la vie, qui nous a ouvert les yeux sur les copains du quartier ; nous allons le continuer toute l’année en invitant les jeunes de notre âge qui ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre l’engagement pionnier, à participer en tant qu’invités actifs à nos sorties. C’est ça le scoutisme nouveau, c’est ça le pionniérisme…
dans la connaissance et l’amitié de tous les jeunes, pour la construction d’une terre fraternelle.
Bernard C. – Louis-Marie L. – François D.
L’équipe des Tigres – L’équipe des Castors
N.B. – Nous étions 10 sans la maitrise en septembre. Nous sommes 15 actuellement. Nous serons probablemennt 19 avant la fin de janvier.
Article paru dans la revue Après Demain des DSG* de février 1967
(* Délégués Scouts et Guides de France)